En tant qu’éducatrice de jeunes enfants, je rencontre régulièrement des situations liées aux maladies infantiles. La cinquième maladie fait partie de celles que j’observe dans mon quotidien professionnel. Cette affection, bien que généralement bénigne, suscite souvent des inquiétudes chez les parents. Je vous propose de découvrir l’essentiel à savoir sur cette maladie infantile courante, de ses symptômes caractéristiques à sa durée, en passant par sa contagiosité.
La cinquième maladie, c’est quoi exactement ?
Le mégalérythème épidémique, plus communément appelé cinquième maladie ou érythème infectieux, est une infection virale contagieuse. Elle tire son nom d’une classification historique des maladies infantiles éruptives, où elle occupe la cinquième position après la rougeole, la scarlatine, la rubéole et la maladie de Dukes.
Cette affection est causée par le parvovirus B19, un petit virus particulièrement résistant dans l’environnement. Il peut toucher les personnes de tous âges, mais je remarque qu’il est particulièrement fréquent chez les enfants de 4 à 10 ans que je côtoie dans mon environnement professionnel.
La cinquième maladie évolue généralement en deux phases distinctes :
- Une phase d’invasion ressemblant à un rhume banal
- Une phase éruptive avec des manifestations cutanées caractéristiques
J’observe souvent que cette maladie se résout spontanément sans complication chez la plupart des enfants. Une fois guéris, ils développent une immunité à vie contre le parvovirus B19. Les statistiques indiquent d’ailleurs que 50 à 80% de la population adulte a déjà été infectée et possède donc cette immunité.
Signes et symptômes caractéristiques du mégalérythème épidémique
Dans ma pratique quotidienne auprès des enfants, j’ai appris à reconnaître les manifestations typiques de la cinquième maladie. Elles surviennent généralement après une période d’incubation de 4 à 14 jours, parfois jusqu’à 20 jours après la contamination.
La maladie débute par une phase d’invasion qui ressemble fortement à un rhume classique. L’enfant présente alors des symptômes comme :
- Un écoulement nasal
- Des maux de tête légers
- Une légère fièvre
- Une fatigue inhabituelle
- Des maux de gorge
- Parfois des troubles digestifs (diarrhée, maux d’estomac)
Environ 7 à 10 jours après le début de l’infection, la phase éruptive caractéristique apparaît. C’est à ce moment que je conseille souvent aux parents d’être attentifs à l’aspect de la peau de leur enfant. Les signes les plus révélateurs sont :
Des rougeurs intenses sur les joues, donnant l’impression que l’enfant a été giflé (d’où l’expression populaire « joues giflées »). Une éruption cutanée en dentelle qui s’étend progressivement au nez, au tronc (ventre et dos), puis aux membres (cuisses, fesses et parfois pieds). Cette éruption peut s’accompagner de démangeaisons et apparaît légèrement en relief.
Stade | Symptômes | Durée approximative |
---|---|---|
Phase d’invasion | Symptômes similaires au rhume | 3 à 7 jours |
Phase éruptive | « Joues giflées » et éruption en dentelle | 5 à 10 jours |
Résurgences possibles | Réapparition temporaire de l’éruption | Plusieurs semaines |
J’ai remarqué que chez les adultes, les symptômes sont souvent plus discrets, avec moins d’éruptions cutanées mais davantage de douleurs articulaires, particulièrement aux mains, poignets, genoux et chevilles. Ces manifestations peuvent persister plusieurs semaines.
Durée, contagion et transmission de l’érythème infectieux
Une question que me posent fréquemment les parents concerne la durée et la contagiosité de cette maladie. La cinquième maladie dure généralement entre 5 et 10 jours pour la phase aiguë. Néanmoins, l’éruption cutanée peut réapparaître pendant plusieurs semaines, notamment lors d’expositions au soleil, à la chaleur ou après un effort physique. Ce phénomène, bien que parfois impressionnant, est normal et sans gravité.
Concernant la transmission, le parvovirus B19 se propage principalement par :
– Voie respiratoire : gouttelettes de salive, postillons, mucus lors de toux ou d’éternuements
– Contact avec des objets contaminés : jouets, mouchoirs, surfaces diverses
– Plus rarement par voie sanguine (transfusion, transmission mère-fœtus)
Dans ma pratique professionnelle, j’observe que la période de contagion maximale se situe durant la phase d’invasion, soit environ 7 jours avant l’apparition des rougeurs caractéristiques. Une fois l’éruption cutanée visible, la contagiosité diminue considérablement. C’est un point important que je rappelle aux parents : leur enfant est principalement contagieux avant même que la maladie ne soit clairement identifiable.
Prise en charge et mesures préventives
Il n’existe ni vaccin ni traitement antiviral spécifique contre le parvovirus B19. La prise en charge que je recommande généralement aux parents repose sur des mesures symptomatiques simples :
Le repos et une hydratation suffisante sont essentiels. Pour soulager l’inconfort, du paracétamol peut être administré en cas de fièvre ou de douleurs. Si les démangeaisons sont importantes, des antihistaminiques peuvent être envisagés sur avis médical.
Pour prévenir la propagation de la maladie dans les collectivités, j’insiste sur quelques mesures d’hygiène fondamentales :
– Un lavage régulier des mains, pendant au moins 20 secondes
– Éviter de se toucher le visage, particulièrement le nez, les yeux et la bouche
– Couvrir le nez et la bouche lors d’éternuements ou de toux
– Limiter les contacts avec les personnes à risque, notamment les femmes enceintes
Je recommande toujours aux parents de consulter un médecin si les symptômes s’aggravent, si l’enfant est atteint d’une maladie chronique, ou si une femme enceinte a été en contact avec une personne infectée. La vigilance est particulièrement importante pour les personnes immunodéprimées ou atteintes de maladies du sang, pour lesquelles des complications plus sérieuses peuvent survenir.